Kijima Stories

07/01/2020

Court-métrage réalisé par Laetitia Mikles - 2014

La vie ne se résume qu'à tenir la balance entre le bien et le mal. C'est ainsi que Laetitia Mikles construit son documentaire, ou plutôt, son chef d'oeuvre. Deux histoires parallèles, deux destinées qui se croisent pour n'en former qu'une seule, celle d'un yakuza repenti, transformé en moine.


Pendant quarante minutes, comme emportés par la plume du dessinateur, nous suivons cet enquêteur qui souhaite mettre en lumière la vie de Kijima, ses deux facettes qui semblent pourtant antagonistes, révélées en une seule personne. Le dessinateur détient un rôle tout aussi important que celui du principal intéressé. A l'aide de son encre, il nous dévoile la vérité, d'une manière douce mais parfois hachée, comme s'il était tellement attrapé par l'image de Kijima, qu'il en devenait aliéné et perdait pied avec la réalité.


L'enquête se double d'un autre récit, composé de dessins et de furtives séquences d'animation. La musique, le choix visuel et la richesse des interventions nous envoient directement à l'autre bout du monde. Une technique qui rend le court vif et fluide et qui met la quasi totalité des sens en éveil. Cette technique parfois troublante rend le film d'autant plus authentique.


Cette histoire originale dénuée des clichés habituels, s'intéresse à un tabou encore très important dans la culture japonaise aux codes si particuliers. L'idée de rencontrer des personnes ayant eu un lien avec ce M. Kijima ou réagissant à son itinéraire est réjouissante et tient le spectateur en haleine jusqu'à la fin.


La fin qui justement, conclut ce court avec émotion, nous abandonne sur une note de soulagement, inexplicable. Un documentaire d'une qualité à tous niveaux, qu'il ne faut pas hésiter à dévorer.


Jade Sauvée


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